Dans le cadre de son développement, une entreprise (française), n’aura que de choix à un moment ou à un autre, de s’envoler vers l’international. L’international, devenu un gros mot en France, tant les excuses – justifiant notre mauvaise volonté et les chiffres calamiteux de la balance extérieure – vont bon train. Je ne suis pas (du tout) adepte du « french bashing », mais quand lors d’une conférence sur l’intelligence économique, j’eus entendu un représentant d’une entité publique, justifier notre déficit d’influence extra-nationale, par le fait que l’étranger « c’est loin » et qu’on n’y parle pas français, j’ai pensé bon d’écrire ces quelques lignes et de donner quelques pistes croisées pour notre compétitivité.
Alors commençons fort : OUI il existe des armes autres que notre belle gueule de français pour réussir à l’international. Par ailleurs, j’avais déjà fait part de l’une d’entre-elle, lors d’un précédent billet : « De la guerre économique à l’influence normative… pour qui ? Pourquoi ?« . Aujourd’hui, je me rends compte, qu’avant de parler d’influence normative, aurais-je dû commencer par le commencement ; vous parler de ce qu’est une certification et surtout en quoi elle est une arme d’intelligence compétitive. Je l’affirme, la certification ISO est la parfaite « représentation terrain » de la démarche globale d’intelligence économique et ce parce qu’elle en répond, au moins, à deux des trois piliers principaux de cette discipline :
– La veille stratégique : mettre en place une certification ISO peut s’assimiler au fait d’acquérir un « professeur de veille ». En effet, de facto et cela pour n’importe quelle certification, un des principaux processus que l’on vous demandera de mettre en place, c’est un système de veille réglementaire. Celui-ci vous demandera une certaine organisation quant à l’acquisition des informations nécessaires et liées à la connaissance de l’utilisation de votre nouveau procédé. Une fois les bénéfices de votre veille réglementaire recueillis, vous n’hésiterez plus longtemps avant de généraliser celle-ci à une veille technologique, de marchés, concurrentielle… Mais comme je ne souhaite faire bondir personne, je préciserais, qu’évidemment, un consultant en certification n’est pas un consultant en veille. Le premier vous donnera les primo-réflexes, tandis que le second (et il en existe d’EXCELLENTS en France), vous formera à devenir un vrai petit veilleur en herbe. Toujours est-il que, la certification ISO est un outil déclencheur et performant de veille intelligente, puisqu’elle se transformera en l’œil qui veillera et vous alertera sur les besoins en informations stratégiques de votre marché. Tel le dernier homme en retrait de votre armée, la certification guettera les moindres mouvements de votre environnement et sera la première à réagir en cas de besoin d’attaque ou de défense (cf : La certification ISO fut inventée par Napoléon )
– L’influence : une fois acquise, la certification ISO devient un redoutable atout d’influence sur vos marchés et partie-prenantes. Quelle que soit sa nature ; qualité, développement durable, RSE, énergie…la certification ISO vous légitime sur des terrains auxquels vous auriez eu difficilement accès auparavant. A l’instar de Cercles, de Think-Tanks ou de groupes en tout genre, vous pénétrerez dans des réseaux d’influence où votre voix aura son importance. Et c’est bien sûr, sur la portée de cette importance que se place tout l’enjeu. Au mieux vous vous servirez de votre « arme certification » au plus votre voix sera relayée et au plus votre influence sera amplifiée. Bien évidemment, la certification ISO reste « un simple facilitateur » d’accès. Un marteau n’enfonce pas le clou tout seul. Il faudra donc apprivoiser cette nouvelle arme qui vous aura permis de pénétrer sur de nouveaux marchés, mais pas encore de les gagner.
Lorsque l’on me demande de définir la certification ISO, j’aurais tendance à répondre ceci : « la certification c’est dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit et prouver que l’on a fait ce que l’on avait dit ». Concrètement, la certification ISO vous pousse à mettre en place des processus écrit. Autrement dit, elle oblige l’organisation à maîtriser sa connaissance et sa mémoire de manière factuelle. Car quoi de pire pour une entreprise, qu’un cadre débauché, qui s’en va avec tout son savoir-faire et toute sa connaissance, ce qui appauvrira donc considérablement la mémoire de l’organisation. La certification ISO est pour moi, à ce jour, un des meilleurs moyens de mettre en place une politique concrète de management de la connaissance au sein d’une organisation. Le processus d’amélioration continue, automatiquement mis en place au travers de la certification, viendra sublimer l’ensemble de la mémoire de l’organisation en la rendant toujours plus efficiente et tourner vers la réussite. A noter qu’elle est aussi un bon levier pour le Retour d’Expérience (Retex).
Entreprises françaises, ne nous étonnons plus de nos échecs internationaux, mais réagissons avec les armes appropriées. L’intelligence économique est un mode de gouvernance éprouvé et approuvé. La certification ISO est l’un de ces outils les plus fidèles. C’est un point central de réussite et de succès. Il en va de nos performances économiques générales de les intégrer dans nos stratégies structurelles et conjoncturelles. Et de plus, l’ISO est un langage international compris de tous, harmonisant nos valeurs sur la terre entière et réglant les problèmes de langues étrangères…
A bon entendeur !
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Bonjour et merci pour votre article.
L’éclairage que vous apportez sur la certification (notamment des systèmes de management de type ISO) des entreprises est très pertinent.
Bonne continuation et encore merci !
Merci beaucoup pour ce retour. La certification souffre d’une trop mauvaise image en France. Il faut la replacer à sa juste valeur. Et sa valeur est très grande.
Au plaisir de collaborer ensemble prochainement.
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